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L SLOVQUIE FETE SES 20 ANS

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 La Slovaquie fête ses 20 ans
Dominique Lagarde, correspondant AFP à Bratislava a publié un article sur les 20 ans de la Slovaquie.

 

            Le pays, qui fête ses 20 ans ce mardi, est fier de sa réussite économique et de son appartenance à la zone euro. Il s'interroge sur la pérennité d'un modèle largement fondé sur le dumping fiscal. Le pays fête, en effet, ce 1er janvier le vingtième anniversaire de son indépendance. Avec un taux de croissance qui, même s'il a baissé ces dernières années, reste l'un des plus élevés de l'Union européenne.
           "Nous sommes membre de la zone euro, nous faisons et ferons notre devoir en participant aux mécanismes de sauvetage de la monnaie commune. Mais il est bien difficile d'expliquer à nos retraités, qui gagnent 300 euros par mois, qu'ils doivent aider les Grecs ou les Espagnols!" soupire Robert Fico.
            Ce social-démocrate a été élu en mars 2011 après une crise politique née du refus des parlementaires d'approuver le Fonds européen de stabilité financière. Premier chef du gouvernement de Slovaquie dont le parti dispose à lui seul de la majorité absolue au parlement, il obtenait quelques mois plus tard des députés la ratification du pacte de stabilité européen. Coût de l'addition: 650 millions d'euros, sur cinq ans.


Directeur de l'institut de sondage MUK, Pavel Haulik confirme que la solidarité européenne a du mal à passer, même chez les électeurs des partis qui en défendent le principe. "Cela fait des années, dit-il, que les Slovaques se serrent la ceinture. Ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient secourir des pays qui n'ont pas fait les même efforts!". D'autant que leur niveau de vie reste inférieur à la moyenne européenne. Le salaire moyen ici ne dépasse pas 800 euros par mois, seul 1% de la population gagne plus de 3300 euros. Il y a quelques années, les Slovaques comptaient 70% de pro-européens affichés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 55%.

Mais pour eux être dans la zone euro, "une fierté"

Face à cette grogne, la rhétorique de la classe politique est celle du "devoir", et du "prix à payer" pour appartenir au "club" restreint de la zone euro, dans lequel peu de pays d'Europe Centrale ont été jusqu'ici admis. "Nous voulons, affirme le ministre des affaires étrangères Miroslav Lajčàk, faire partie du peloton de tête de l'Europe". Sur cette ambition, Robert Fico n'a jamais varié. Déjà Premier ministre entre 2006 et 2010, c'est lui qui avait piloté l'adhésion de son pays à l'accord de Schengen, puis son entrée dans l'euro. "Même si nous ne sommes pas toujours en accord avec son discours, il y a quand même beaucoup de pragmatisme, souligne le politologue Jozef Batora. Il tient à ce que la Slovaquie reste au cœur du dispositif européen, dans la zone euro. En tant que petit pays, cela lui permet de compter davantage. Et puis c'est une symbolique importante, une fierté".
Il y a vingt ans, nous avons du repartir à zéro, sans aide extérieure ni matière première". Aujourd'hui président de l'Association de l'industrie automobile, un syndicat qui représente les constructeurs et leurs sous-traitants, Jaroslav Holeček se souvient qu'il fût au début des années 1990 le 140ème salarié embauché par Volkswagen dans son usine de Bratislava... Née du "divorce de velours" qui a marqué la fin de la Tchécoslovaquie, la Slovaquie fête ce 1er janvier le vingtième anniversaire de son indépendance.
Comme précédemment dit, avec un taux de croissance qui, même s'il a baissé ces dernières années, reste l'un des plus élevé de l'Union européenne. En 1993 pourtant, le pays et ses 5 millions d'habitants paraissaient bien mal partis. Lorsqu'elle accède à l'indépendance, la Slovaquie n'a pratiquement plus d'industrie et des dizaines de milliers d'ouvriers sur le carreau. Quelques mois auparavant, Vaclav Havel, alors président de la nouvelle Tchécoslovaquie post-communiste, a fermé toutes les usines d'armement du pays. C'était un geste politique vis à vis de l'Occident. Mais la plupart de ces usines étaient en Slovaquie...
Tandis qu'assez vite la République tchèque, la Pologne et la Hongrie entament leur reconstruction, adhérent à l'Otan et commencent à négocier leur entrée dans l'Union européenne, la Slovaquie, elle, peine à redémarrer.

"La Slovaquie est une usine"

Les droits sociaux sont rognés, un taux d'imposition unique à 19% institué, pour les particuliers comme pour les sociétés. Les investisseurs affluent, à commencer par les constructeurs automobile attirés à la fois par la tradition industrielle de la main d'œuvre et les faibles coûts de production.
Après l'Allemand Volkswagen à Bratislava, le coréen Kia ouvre une usine à Zilina dans le nord-ouest du pays, puis Peugeot s'installe à Trnava, à l'Ouest. En quelques années, la Slovaquie devient le premier pays producteur de voitures par habitant au monde (presque une pour 5). Aujourd'hui, le secteur, avec ses sous-traitants, fait vivre 72 000 personnes. Il représente entre 25% et 30% des exportations slovaques, et deux constructeurs (Volkswagen et Kia) figurent parmi les trois plus grosses entreprises du pays.
Reste à savoir si ce modèle, largement fondé sur le dumping social et fiscal, est pérenne. D'autant que, depuis, d'autres pays, Bulgarie et Roumanie notamment, se sont à leur tour lancés dans la course, avec des coûts de production encore plus bas... "Nous n'avions pas d'autre solution, nous avions besoin de ces investisseurs, affirme Juraj Karpiš, l'un des chercheurs de l'Institut d'études économiques et sociales, et le fait d'ouvrir notre économie aux étrangers a considérablement amélioré son degré de transparence." D'autres n'en soulignent pas moins la nécessité d'évoluer. "La Slovaquie est une usine, mais les voitures ou les écrans plats que nous produisons sont conçus ailleurs. Les investissements étrangers sont à la base de notre succès économique. Nous allons continuer à les encourager. Cependant, à terme, si nous voulons préserver nos chances, nous allons devoir construire une économie de la connaissance" souligne Miroslav Lajčák, le chef de la diplomatie.
L'heure n'est plus à l'euphorie, et celle-ci fût d'ailleurs de courte durée, avec un boom économique de deux petites années, en 2006 et 2007, juste avant la crise. Ces années-là le taux de croissance atteignait 6%, le chômage était à 7% et la Slovaquie passait pour un "tigre". Aujourd'hui, si la croissance reste honorable au regard des chiffres européens -autour de 2%- le chômage touche près de 14% de la population active. Plus grave, 34% des chômeurs ont moins de 25 ans, et 65% sont des chômeurs de longue durée, des chiffres qui rapprochent la Slovaquie de l'Espagne ou de la Grèce.

"Les retraités craignent de voir fondre leurs retraites"

Le Premier ministre fustige les entreprises étrangères qui, à l'instar de US Steel à Košice, dans l'Est, cherchent à quitter le pays après y avoir engrangé des profits ou profité des moratoires fiscaux accordés par Dzurinda. L'opinion est inquiète.
"Depuis 2008, nos sondages font apparaître une nette progression du pessimisme, souligne Pavel Haulik, le directeur du MUK. La peur du chômage est devenue la première source de préoccupation, notamment chez les 40/50 ans. Les retraités, eux craignent surtout de voir fondre leurs retraites à cause de l'inflation". Comme tous les Etats membres de la zone euro, la Slovaquie s'est engagée à ramener son déficit sous la barre des 3%. Le Premier ministre assure que ce sera chose faite dès l'an prochain. Grâce notamment à la suppression du taux d'imposition unique. En 2013, l'impôt sur les sociétés passera à 23%, celui des particuliers à 25% pour ceux qui gagnent plus de 3 300 euros par mois, et des taxes spécifiques seront imposées aux banques.
En échange de leurs efforts, les autorités slovaques espèrent que le budget européen pour la période 2014-2020, en cours de discussion, préservera la politique régionale et les fonds structurels dont les ex-pays d'Europe de l'Est sont les principaux bénéficiaires. "Notre avenir est dans l'Europe, une Europe qui fonctionne, prospère et efficace insiste le président du Parlement Pavol Paška, un proche du Premier ministre. Face à la montée de l'euroscepticisme, les panneaux 'avec le soutien des fonds européens' sur nos chantiers sont le meilleur des antidotes." Noel.JP

Posledná úprava Pondelok, 25 Marec 2013 22:10